L’ESCLAVAGE OU LA NEGATION DU NEGRE
Au moment où l'on parle de l'esclavage par ci par là avec son lots d'allégations tendancieuses, il est important de relire ce billet assez construit du frère MBOA.
Nul besoin d’entretenir la polémique stérile des classifications des crimes chers aux commerçants et autres opportunistes du crime, qui se nourrissent des douleurs, des malheurs et des pleurs des victimes. L’homme étant éloigné de ces préoccupations purement mercantilistes. Classification tirant sa substance sur les sempiternels poncifs du caractère unique (unicité de l’unique ai-je envie de dire) du crime, la haine gratuite, propulsant ainsi le crime au dessus du crime, la divinité du peuple, rendant et positionnant le peuple au dessus des peuples, mais surtout le complot éternel.
JACOB NEUSNER d’affirmer sans détours :
" L’holocauste mal unique n’a pas seulement pour conséquence de donner aux juifs un statut à part, il leur donne "un droit sur les autres" (1)
CYNTHIA OZICK insistant sur le complot écrit ceci :
"Le monde veut éradiquer les juifs,[]le monde a voulu toujours éradiquer les juifs" (2)
Cette lecture, cette vision unilatérale du crime n’est sans aucun doute qu’une vue de l’esprit, qui relève d’un pur phantasme. Une douleur est une douleur quel que soit le référentiel.
La question de savoir qui des palestiniens aujourd’hui , en passant par les Noirs, les Indiens, les Aborigènes etc. a plus de douleur est une escroquerie intellectuelle et morale et pour l’histoire une FALSIFICATION.
Par la durée, la cadence, le rythme, la quantité (devrions-nous parler de quantité ?) de victimes, certaines âmes, même avec l’hésitation qu’on pourrait lire dans leurs propos, reconnaissent que, l’esclavage, malgré la chape de plomb, l’omerta qui, tuent une seconde fois les victimes, et méprisent les familles ( Je pense aux déportés Noirs de tous les Continents, aux familles Africaines éplorées et éprouvées), est contrairement aux idées imposées à coups de boutoirs dignes des campagnes de marketing, est le plus grand crime commis contre l’humanité.
GEORGE KAY à ce sujet écrit :
« En quatre siècles et sans répit le monde chrétien a capturé, acheté, revendu cinquante millions d’êtres humains. C’est peut être le plus grand crime qu’il ait jamais commis contre l’humanité » (3)
Ces propos sont d’un reporter Anglais au Daily Express britannique, ayant servi dans la RAF (Royal Air Force) pendant la guerre Européo- Américaine contre l’Allemagne et le Japon, en langage européocentriste : Deuxième guerre mondiale. C’est dire si ce témoin de la guerre dite mondiale et de ses exactions a pu constater et tirer la conclusion qui est la sienne.
Bien qu’en le disant en son corps défendant, le regret dans l’âme, l’hésitation dans les mots « peut-être », George KAY , se démarque du psittacisme occidental sur la falsification de l’histoire des NOIRS, et dit la calamité, la catastrophe, l’horreur, le mal qu’a été l’esclavage, non pas comme un détail comme il est traité dans tous les manuels scolaires occidentaux et malheureusement africains fort de l’adage « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, les histoires de chasse continueront de glorifier le chasseur ».
Seulement, réduire la liste des auteurs de cet indicible, inimaginable, innommable, inqualifiable bref de ce MAL ABSOLU (mais pas unique) au seul « monde chrétien », c’est absoudre toute la société occidentale de ses responsabilités.
On comprend donc moins bien pourquoi, si l’humanité se réduisait soit à n’avoir que la peau blanche ou à la pratique du christianisme, seul le NEGRE a subi les assauts, les foudres de la barbarie blanche, puisque l’une des conditions était vérifiée. Les NEGRES par le truchement des missionnaires occidentaux, pratiquaient le Christianisme depuis que l’Infant DOM Henrique, dit Jean le Navigateur, duc de visen et seigneur de Couilha avait décidé de jeter son dévolu sur l’Afrique noire, comme le rapporte GOMES EANES de ZURARA. (4)
Le danger que pourrait cacher le propos de KAY, est d’introduire un argument que les falsificateurs de l’histoire NEGRE utilisent pour se dédouaner, se « blanchir » la conscience tant elle est crasseuse est, la participation des NOIRS, leurs rôles d’acteurs dans l’esclavage. D’ailleurs cet argument me fait penser à la REICHSVEREINIGUNG et le rôle des juifs dans l’Holocauste. Pourquoi parler d’une participation active pour certains et de la participation « forcée » chez les autres ? Que cache cette argumentation ?
Car si le monde chrétien englobe aussi les NOIRS et que la peau ne fut qu’un argument « insignifiant, les Noirs enrôlés de force dans le christianisme, se sont avérés être d’une aide précieuse dans la capture des leurs qui, comme le souligne GOUDJINOU METINHOUE, « Désormais, à la vue de l’européen le plus insignifiant, l’Africain noir le plus puissant est obligé de se poser le problème de sa propre sécurité » (5).
C’est faire preuve d’une légèreté d’analyse que de souscrire à cette argumentation qui, malheureusement avec bien d’autres développés par ces « fossoyeurs de la vérité » dans la seule optique de semer la zizanie pour mieux régner, a réussi tout de même à créer pas mal de dissensions dans le monde NEGRE.
Du Pape à la plus petite ouaille, du chrétien au païen, de l’armateur au flibustier, du banquier au client, de la ménagère au paysan du coin, toutes les couches de la population ont bénéficié des « services » de ce NEGROCIDE organisé.
Pendant près de 5 siècles, les Occidentaux, toutes les nations confondues, se sont acharnés, sur les NEGRES, ont développé des théories de destruction, ont détruit des NEGRES , se sont accaparés de leur histoire et ce fait est sans précédent dans l’histoire de l’humanité, rendant l’esclavage crime des crimes.
MBOA.
(1) Jacob Neusner "A Holocaust primer" Page 178 (2) Cynthia Ozick « Esquire » 1974 (3) (3) George Kay « La traite des Noirs, Ed.Laffont » paris 1968 (4) Gomes Eanes de ZURARA « Chronique de Guinée » Ed. IFAN (5) Goudjinou Metinhoue « la traite des Noirs à travers la litterature européenne... » p.501